Les toponymes ne sont pas immuables. Quelques-uns se transforment au fil des décennies. On abandonne les formes traduites pour revenir aux graphies d’origine. Toujours est-il que des noms comme Gothembourg, Port-d’Espagne et Istamboul ont disparu de l’écran radar pour laisser la place à Göteborg, Port of Spain et Istanbul.
Les formes traduites avaient leur raison d’être. Elles permettaient notamment à d’autres peuples de parler du Caire, sans devoir essayer de dire al-Qahira. Mais les traductions n’étaient pas toutes motivées par des questions de prononciation, mais aussi par la proximité de la ville ou de la région désignée par le toponyme.
La question se pose, surtout si l’on connaît ce groupe d’experts des Nations Unies qui préconise la non-traduction des toponymes, une mesure radicale qui plaît à certains, malgré son caractère peu pratique. Le principal avantage serait d’exclure les multiples traductions d’un toponyme comme Moscou, qui reprendrait dans toutes les langues son nom d’origine, Moskva.
Toutefois, car l’élimination des traductions signifierait la disparation de quelque 7,000 toponymes dans la langue française et l’apparition du même nombre de mots auxquels des locuteurs natifs ne sont pas habitués.