Un grand nombre de traducteurs a traduit les œuvres de Dostoïevski dans le français : Elie Halpérine-Kaminski, Charles Morice, Pierre Pascal, Vladimir Pozner, Gustave Aucouturier, Dominique Arban, Sylvie Luneau, André Markowicz etc.
La personnalité du traducteur peut sauter aux yeux dès le titre en couverture. Ainsi, certains tiennent que Les Possédés devraient plutôt s`intituler Les Démons. Il y a d`autres exemples. Par example, les titres suivants existent ou ont existé : La voix souterraine, L`Esprit souterrain, Mémoires écrits dans un souterrain, Du fond du souterrain, Dans mon souterrain, Notes écrites dans le sous-sol, Mémoires écrits dans un sous-sol, Le sous-sol, Notes du sous-sol, Les carnets du sous-sol, Mémoires écrits dans un souterrain, Notes d`un souterrain («Записки из подполья»).
Le traducteur André Markowicz voue un véritable culte à Dostoïevski. Il a voulu lui restituer ce qu`il juge être sa véritable voix, ainsi qu`il l`annonçait dans son grand projet : «Les traducteurs ont toujours amélioré son texte, ont toujours voulu le ramener vers une norme française. C`était, je crois, un contresens, peut-être indispensable dans un premier temps pour faire accepter un auteur, mais inutile aujourd`hui, s`agissant d`un écrivain qui fait de la haine de l`élégance une doctrine de renaissance du peuple russe».
Il aussi existe une discussion sur la traduction du titre du roman Бесы. Le terme russe Бесы signifie « les démons » et non « les possédés ». Les deux épigraphes sont peut-être à l`origine de la confusion. Selon le slaviste Georges Nivat, Les Démons est le titre correct ; le titre Les Possédés est une erreur de la traduction anglaise reprise par Albert Camus qui termine l`adaptation du roman de Dostoïevski pour le théâtre en janvier 1959. Les traductions françaises de Boris de Schoelzer et d`André Markowicz vont dans le même sens. Les explications données par Dostoïevski et reprises par Pierre Pascal confortent cette traduction.