Comme leurs auteurs le racontent très bien en introduction, il leur a d’abord fallu identifier la quasi-totalité des agences de traduction dans le monde. Ils en ont trouvé 23 380 dans 149 pays soit, d’après leurs estimation, 92,5% du total! D’après les enquêteurs, ces agences développent ensemble un CA mondial de 26,3 milliards de dollars en 2010 (18,5 milliards d’euros), et 23,2 milliards de dollars en 2009. Un chiffre bien supérieur aux estimations parues il y a dix-huit mois, qui indiquaient un CA de «seulement» 17 milliards de dollars pour 2010 et 15 milliards pour 2009, soit 30% inférieur. Il faut dire que les chiffres étaient alors extrapolés à partir d’une base bien plus réduite qu’aujourd’hui.
Autre innovation importante, le marché est désormais mesuré (et les acteurs majeurs indiqués) dans les neuf grandes régions du monde identifiées par les Nations Unies (Amérique du Nord, Amérique du sud, Europe du Nord, Europe de l’Ouest, Europe du sud, Europe de l’Est, Asie, Afrique, Océanie) au lieu de quatre auparavant (USA, Europe, Asie, Reste du monde). Si les pays européens concentrent le plus grand nombre d’entreprises de traduction (15 471 sur 23 380), ils arrivent en deuxième position pour le CA généré (43,18% du marché mondial, contre 48,5% à l’Amérique du Nord). En Europe, ce sont les pays d’Europe du Nord qui centralisent la plus grande part du CA (19%, 5 milliards de dollars en 2010), suivis de l’Europe de l’Ouest avec 11,10% (et 2,9 milliards de dollars en 2010). Autrement dit, l’agence de traduction «moyenne» d’Europe dégage un CA de 735 000 dollars (517 000 euros), contre 1 126 000 dollars (792 000 euros) pour l’agence moyenne au niveau mondial, et sans doute beaucoup plus encore pour l’agence moyenne en Amérique du Nord ou au Royaume Uni.